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Textes à méditer : Bénévolat (à propos du bénévolat)

Temps de lecture : 15 minutes
Textes à méditer : Bénévolat (à propos du bénévolat)

Définitions du bénévolat ; Le bénévole (espèce menacée, à protéger...) ; La prière du bénévole ; Envoie-nous des fous ; Éloge de la fatigue ; Il était une fois

Définitions du bénévolat

Le bénévolat, c'est l'art de la gratuité du cœur, du geste et du temps.
Le bénévolat ne connaît d'autres lois que le besoin de l'autre, percevoir avec lui et trouver ensemble les solutions nécessaires.
L'engagement bénévole, ne serait-ce pas là une façon d'humaniser une société qui s'individualise de plus en plus ?
Le bénévolat, c'est une fleur que l'on s'offre.
Le bénévolat, c'est un cheminement personnel : c'est une fenêtre ouverte sur le monde.
Le bénévolat a tellement de valeur qu'il n'a pas de prix.

Anonyme


Le bénévole (espèce menacée, à protéger)

Le bénévole (activus benevolus) est un mammifère que l’on rencontre surtout dans les associations où il peut se réunir avec des congénères : les bénévoles se rassemblent à un signe mystérieux appelé « convocation ». On les rencontre aussi en petits groupes, dans divers endroits, quelquefois tard le soir, l’œil hagard, le cheveu en bataille, le teint blafard, discutant ferme de la meilleure façon d’animer une manifestation ou de faire des recettes supplémentaires pour boucler un budget. Le téléphone est un appareil qui est beaucoup utilisé par le bénévole et qui lui prend beaucoup de son temps, mais cet instrument lui permet de régler les petits problèmes qui se posent au jour le jour.
L’ennemi héréditaire du bénévole est le « yaqua » (nom populaire) dont les origines n’ont pu être à ce jour déterminées ; le « yaqua » est aussi un mammifère bipède mais il se caractérise surtout par un cerveau très petit qui ne lui permet de connaître que deux mots : « Y a qu’à » ; ce qui explique son nom.
Le « yaqua », bien abrité dans la cité anonyme, attend ; il attend le moment où le bénévole fera une erreur, un oubli, pour bondir et lancer son venin qui atteindra son adversaire et provoquera chez lui une maladie très grave, le « découragement ». Les premiers symptômes de cette maladie implacable sont visibles très rapidement : absences de plus en plus fréquentes aux réunions, intérêt croissant pour son jardin, sourire attendri devant une canne à pêche et attrait de plus en plus vif qu’exercent sur le sujet atteint un bon fauteuil et la télévision.
Les bénévoles, décimés par le découragement, risquent de disparaître et il n’est pas impossible que, dans quelques années, on rencontre cette espèce uniquement dans les zoos où, comme tous ces malheureux animaux enfermés, ils n’arriveront plus à se reproduire.
Les « yaqua » avec leurs petits cerveaux et leurs grandes langues viendront leur lancer des cacahuètes pour tromper leur ennemi, ils se rappelleront avec nostalgie du passé pas si lointain où le bénévole abondait et où on pouvait le traquer sans contrainte.
N.D.L.R. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant vécu dans nos écoles ne serait évidemment que pure coïncidence.

(Texte trouvé dans un bulletin municipal alsacien… et largement diffusé depuis un peu partout). 


La prière du bénévole

Et ce merci, quand viendra-t-il ?
Une fois de plus, Seigneur, j’ai été « pigeon ». Je me suis donné sans compter, j’ai fait des heures supplémentaires dans le jardin de la charité et je n’ai droit à aucune reconnaissance.
« C’est normal », pense-t-on. Moi je dis : « C’est toujours sur les mêmes qu’on retombe ! »
Oui, je le fais volontiers, mais quand même… Et où sont les bénévoles pour s’occuper de mon petit bonheur à moi ?
« J’ai entendu ta plainte, dit Dieu. Parfois aussi je m’interroge : ne remarquent-ils pas tout ce que je fais pour eux ? C’est vrai que je suis leur Père et que l’amour est toujours gratuit. Mais quand même… Pourtant je ne regrette pas.
A force d’amour, au rythme du temps perdu pour les autres, en pure gratuité, je le sais, le monde sera un jour meilleur. Cela suffit à faire ma joie.
C’est dans mon amour « bénévole » que j’ai mis toute mon espérance et ma foi … en l’homme ».

(Trouvé dans un bulletin paroissial)


Envoie-nous des fous 

O Dieu, envoie-nous des fous,
ceux qui s’engagent à fond,
ceux qui s’oublient,
ceux qui aiment autrement qu’en paroles,
ceux qui se donnent pour de vrai et jusqu’au bout.

Il nous faut des fous, des déraisonnables, des passionnés,
des gens qui soient capables du saut dans l’insécurité,
dans l’inconnu toujours plus béant de la pauvreté,
qui acceptent
les uns de se perdre dans la masse anonyme sans aucun désir de s’en faire un marchepied, les autres de n’utiliser leur supériorité acquise qu’à son service.

Le saut ne consiste pas toujours
à rompre avec son milieu ou son genre de vie :
il s’agit d’une rupture autrement plus profonde
avec le soi-même encore égocentrique
qui avait jusqu’ici dominé.

Il nous faut des fous du présent,
épris d’un style de vie simple,
libérateurs efficients des pauvres,
amants de la paix,
purs de compromissions
décidés à ne jamais trahir,
méprisant leur propre vie,
capables d’accepter n’importe quelle tâche, de partir n’importe où,
à la fois libres et obéissants,
spontanés et tenaces,
doux et forts.

Père Louis-Joseph Lebret


Eloge de la fatigue

Vous me dites, Monsieur, que j'ai mauvaise mine,
Qu'avec cette vie que je mène, je me ruine,
Que l'on ne gagne rien à trop se prodiguer,
Vous me dites enfin que je suis fatigué.

Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m'en flatte.
J'ai tout de fatigué, la voix, le cœur, la rate,
je m'endors épuisé, je me réveille las,
Mais grâce à Dieu, Monsieur, je ne m'en soucie pas.

Ou quand je m'en soucie, je m’en ridiculise.
La fatigue souvent n'est qu'une vantardise.
On n'est jamais aussi fatigué qu'on le croit !
Et quand cela serait, n'en a-t-on pas le droit ?

Je ne vous parle pas des sombres lassitudes
Qu'on a, lorsque le corps harassé d'habitudes,
N'a plus pour se mouvoir que de pâles raisons...
Lorsqu'on a fait de soi son unique horizon...

Lorsqu'on n’a rien à perdre, à vaincre, ou à défendre...
Cette fatigue-là est mauvaise à entendre ;
Elle fait le front lourd, l'œil morne, le dos rond.
Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond...

Mais se sentir plié sous le poids formidable
Des vies dont un beau jour on s'est fait responsable,
Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses mains,
Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain,

Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la source,
Aider une existence à continuer sa course,
Et pour cela se battre à s'en user le cœur...
Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur.

Et sûr qu'à chaque pas, à chaque assaut qu'on livre,
On va aider un être à vivre ou à survivre ;
Et sûr qu'on est le port ou la route ou le gué,
Où prendrait-on le droit d'être trop fatigué ?

Ceux qui font de leur vie une belle aventure,
Marquant chaque victoire, en creux, sur la figure,
Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus
Parmi tant d'autres creux il passe inaperçu.

La fatigue, Monsieur, c'est le prix toujours juste,
C'est le prix d'une journée d'efforts et de luttes.
C'est le prix d'un labeur, d'un mur ou d'un exploit,
Non pas le prix qu'on paie, mais celui qu'on reçoit.

C'est le prix d'un travail, d'une journée remplie,
C'est la preuve, Monsieur, qu'on marche avec la vie.

Quand je rentre la nuit et que ma maison dort,
J'écoute mes sommeils, et là, je me sens fort ;
Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance,
Et ma fatigue alors est une récompense.

Et vous me conseillez d'aller me reposer !
Mais si j'acceptais là, ce que vous me proposez,
Si je m’abandonnais à votre douce intrigue...
Mais j’en mourrai, Monsieur, tristement... de fatigue.

Robert Lamoureux


Il était une fois

Il était une fois quatre individus qu'on appelait :
Tout le monde - Quelqu'un - Chacun - Et Personne.

Il y avait un important travail à faire
Et on a demandé à Tout le monde de le faire
Tout le monde était persuadé que Quelqu'un le ferait
Chacun pouvait l'avoir fait
Mais ce fut Personne qui le fit.

Quelqu'un se fâcha car c'était le travail de Tout le monde !
Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire
Et Personne ne doutait que Quelqu'un le ferait
En fin de compte, Tout le monde fit des reproches à Chacun
Parce que Personne n'avait fait
Ce que Quelqu'un aurait pu faire.

Moralité :
Sans vouloir engueuler Tout le monde,
Il serait bon que Chacun
Fasse ce qu'il doit, sans nourrir l'espoir
Que Quelqu'un le fera à sa place
Car l'expérience montre que
Là où on attend Quelqu'un,
Généralement on ne trouve Personne !

Anonyme

 

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