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Langues vivantes à l'école maternelle

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Langues vivantes à l'école maternelle

Peut-on, doit-on apprendre les langues vivantes à l'école maternelle ?

Dans l’introduction du texte du socle commun des connaissances et des compétences est spécifiée la mention suivante :
"Le socle commun s’acquiert progressivement de l’école maternelle à la fin de la scolarité obligatoire. Chaque compétence qui le constitue requiert la contribution de plusieurs disciplines et, réciproquement, une discipline contribue à l’acquisition de plusieurs compétences" *.
Qu’en est-il alors de la place de l’enseignement d’une langue vivante au sein de l’école maternelle ?

L’arrêté du 25 juillet 2007 paru au JO du 21 août 2007 (dans le BO HS du 30 août 2007) précise dans son article 4 que :
- l’ensemble du point “le langage au cœur des apprentissages” est maintenu, à l’exclusion de la phrase finale “Dès la grande section, elle met les enfants en situation de commencer à apprendre une nouvelle langue”, qui est supprimée. Dans ce même chapitre, le point 7 “premier contact avec une langue étrangère” est supprimé.

Chaque semaine dans ma classe de cycle 1, je menais des projets, des activités en langues vivantes étrangères … dois-je donc supprimer ce temps ?

° Il n’est pas question ici de supprimer toute activité touchant aux langues vivantes étrangères. Il ne s'agit pas non plus d'engager un apprentissage spécifique en cycle 1. Celui-ci débutera en fin de cycle 2 (classe de CE1). En effet, "le CE1 constitue la première étape de ce parcours linguistique qui continuera au-delà de l’école". ** Dans la continuité de l’apprentissage de la langue française, il reste pertinent de poursuivre toute démarche permettant à l’élève de prendre conscience des réalités sonores. Ceci participe à "éduquer son oreille à des réalités mélodiques et accentuelles d’une langue nouvelle" ***.

° D’autres éléments également tirés des programmes de l’école maternelle peuvent aider à argumenter la mise en place de projets liés aux langues vivantes étrangères :

Objectifs : "À l’école maternelle, l’enfant prend conscience que son expérience immédiate n’épuise pas le champ auquel s’applique sa curiosité. Il découvre la richesse du monde qui l’entoure […] l’école maternelle suscite ainsi toutes les occasions d’une découverte active du monde et en sollicite des représentations. Ainsi, l’enfant apprend à se représenter le monde et à construire des connaissances[…]" ***.

Rubrique Découverte sensorielle : "Dans cette perspective, on lui propose des situations mettant en jeu : - la reconnaissance des éléments du monde sonore, leur reproduction" *** .

Rubrique Repérages dans l’espace : "Il en est de même pour la découverte, essentiellement par le biais de la littérature de jeunesse, de territoires lointains et inconnus" *** .

Rubrique Activités vocales : "Le répertoire comporte des chansons en français, en langue régionale ou en langue étrangère" ***.

Rubrique Activités d’écoute : "Les temps d’écoute répétés et intégrés à toute séance dirigée qui s’articule dans des alternances et combinaisons variées : écouter, chanter, jouer, reproduire, évoluer, inventer, etc. […] L’enfant mémorise des formes sonores, des segments particuliers, isole des sons, les compare, les reproduit, les identifie " ***.

Rubrique Cas des élèves dont le français n’est pas la langue maternelle : "L’école doit jouer un rôle équilibrant et montrer que, si le français est la langue qu’on y utilise, cela ne signifie pas que parler une autre langue dans le milieu familial soit un signe de relégation culturelle" ***.

Il reste à souligner que la pratique d’une langue étrangère constitue le deuxième pilier du socle commun des connaissances et des compétences et que ce dernier ne peut être conduit sans un continuum pédagogique courant de la maternelle à la fin du collège.
Qu’à ce titre, dans le préambule des programmes de mise en œuvre du socle commun pour la maternelle, il est précisé "Les défis que notre enseignement affronte sont de plus en plus complexes […] c’est le cas de l’apprentissage des langues vivantes qui doit permettre à la France de satisfaire à des exigences partagées par la plupart de ses partenaires dans le monde. Pour être efficace, il doit être entrepris dès le plus jeune âge et ne peut se limiter à une simple sensibilisation" ***.

° Pour résumer, en maternelle, il n’est donc pas question d’apprentissage, mais bien d’une sensibilisation ou d'une initiation. On est sur le terrain des premières découvertes, d’un accès aux premiers éléments de connaissance ; ce qui sous-tend, au même titre que pour l’ensemble des domaines d’apprentissage du cycle 1, dans un premier temps, une dimension d’observation plus qu’une dimension d’évaluation.

° Les dispositifs mis en place au sein des classes de cycle 1 doivent également trouver leur justification ou leur cohérence dans les choix prioritaires du projet d’école.

° De même, dans une recherche en équipe d’une cohérence dans les parcours pédagogiques, il convient de vérifier que les apprentissages liés à la pratique des langues vivantes étrangères soient bien conduits en priorité du CE1 au CM2, ce qui nécessite une réflexion sur la gestion des ressources au sein de l’équipe (échanges de service en fonction des compétences reconnues par l’habilitation, personnes ressources…). Il faudra également porter en équipe la préoccupation de la formation autour de cette didactique pour optimiser les compétences collectives de l’équipe (cf. plan de formation de l’établissement, volet formation du projet d’école, …).


Le projet de l’Enseignement catholique inscrit clairement une visée d’ouverture à l’universel. L’enseignement d’une langue vivante étrangère s’inscrit bien dans cette visée (acceptation positive de l’altérité, de la différence des langues et des cultures, …).
* JO du 12 juillet 2006 : décret relatif au socle commun des connaissances et des compétences
** BO HS N°8 du 30 août 2007 relatif aux programmes de langues étrangères pour l’école primaire
*** BO HS N°5 du 12 avril 2007 relatif à la mise en œuvre du socle commun des connaissances et des compétences
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