Notre classe de CM2 participe depuis deux ans au festival du film d’animation Clip’arts organisé par l’enseignement catholique des côtes d’Armor.

L’objectif pour la classe était de créer un film d’animation d’environ deux minutes. Ce travail motivant pour les élèves a nécessité plusieurs semaines de travail au cours desquelles plusieurs disciplines ont joué leur rôle : la lecture, l’écriture, l’instruction civique, les arts visuels…

Plusieurs étapes ont été nécessaires.

Trouver  l’idée

En effet, les élèves ont eu l’opportunité de laisser leur imagination vagabonder. Pour récupérer toutes les idées, nous avons utilisé un formulaire en ligne mis à la disposition des élèves afin qu’ils puissent y noter leurs idées.

Devant leur imagination débordante, il a fallu resserrer les propositions car en effet les contraintes techniques se sont vite mises en avant. Pour les y aider, nous avons visionné quelques films utilisant différentes techniques comme le papier collé, les objets en mouvements, le dessin, la pâte à modeler, le pliage ou les personnages vivants.  Ce fut l’occasion de débats argumentés très intéressants entre les élèves qui débouchèrent sur deux idées fortes : se servir de l’actualité et transformer les élèves en personnages animés.

Le chantier pouvait démarrer. Nous étions en pleine campagne électorale pour l’élection présidentielle.

Se mettre au clair avec les connaissances

Il nous fallait trouver ce que nous allions rencontrer. A ce moment, je me suis aperçu que les élèves manquaient de connaissances concernant nos institutions et le déroulement de la campagne électorale.  Nous avons donc commencé par travailler sur les compétences en instruction civique. Des recherches documentaires dans les journaux et à la médiathèque nous ont permis de nous mettre au clair avec le déroulement d’une campagne et le rôle du président de la République.

Appréhender la technique du film d’animation

En classe, parallèlement à nos recherches, nous avons réalisé quelques petits films afin de bien cerner les difficultés techniques qui nous attendaient. Certains élèves ont amené leurs jouets, d’autres se sont proposés pour se mettre en scène. (Ma collègue travaillait depuis le début de l’année l’expression corporelle). Ils devaient raconter une histoire en 30 s. L’appareil photo en place, il nous ait apparu très vite la nécessité d’avoir un décor, d’anticiper les déplacements des personnages, d’avoir pensé son histoire. Il nous fallait donc imaginer une histoire, un scénario.

Construire le scénario

La classe choisit finalement d’expliquer le déroulement de l’élection présidentielle et d’y mêler une description du rôle du président. C’est en feuilletant à la médiathèque des livres illustrés traitant du sujet que les idées sont venues. Ses illustrations humoristiques et parfois satiriques expliquaient parfaitement les enjeux de l’élection. Il nous fallut donc construire le scénario d’une élection en partant de la campagne électorale jusqu’à l’élection.

Nous avons écrit une histoire avec des personnages que nous avons ensuite découpée en tableau. Pour chaque tableau, nous avons cherché quelle était l’idée forte à mettre en avant comme le poids des médias, les affiches qui apparaissent dans la ville, la chance de pouvoir être dans une démocratie ou les symboles que revêtait le Président. Tous les jours, nous faisions le point sur le déroulement de la campagne qui se faisait devant nos yeux.

Trouver le matériel

Au fur et à mesure que le synopsis se précisait, il fallait penser au matériel : costumes, urne, mobilier, décor… Je me suis chargé du matériel photographique

Les premières prises de vue

Parfois les prises de vue se déroulaient avec toute la classe, parfois l’aide d’une tierce personne me permit d’accompagner des petits groupes. Nous avons également utilisé le temps de soutien dans le cadre de l’ouverture pour avancer dans les prises de vue. Nous pouvions travailler en extérieur ou dans une salle. Ces modalités de travail rendirent possible l’implication des élèves derrière le matériel. Nous avions des acteurs et des photographes.

L’enregistrement du son

Une fois que chaque tableau était fini, il fallait faire le montage afin d’estimer le temps du film et la nécessité ou non d’autres prises. Ce travail de montage, je l’ai réalisé car cela nécessitait des contraintes techniques un peu complexes. C’est après la réalisation du film que les élèves ont pu s’essayer au montage à travers quelques séries de photos qu'il s'agissait d'animer. L'utilisation de Windows Movie Maker nous a bien aidés. Dans le scénario les élèves avaient imbriqué des dialogues permettant d’éclairer notre film. Nous avons utilisé Audacity pour les enregistrements. Ce travail sur la voix a permis à beaucoup d’élèves de se rendre compte que la lecture nécessitait également certaines qualités comme la prononciation, le débit, l’intonation afin d’intéresser son auditoire. Il fallait également caler le son avec le déroulement des photos.

Le travail de réalisations nous a demandé deux journées entières plus quelques heures de travail en atelier.

Présentation du film dans une salle de cinéma de Saint-Brieuc

Nous étions pendant la semaine de Cannes habillés pour l’occasion en tenue de soirée. Les élèves ont rejoint toutes les autres écoles dans une grande salle d’un cinéma où tous les films devaient être projetés. Des productions de la maternelle au CM2 étaient présentées. Un jury composé de professionnels du monde de l’éducation et de l’animation était présent. Il devait décider des palmes pour les œuvres présentées. Toutes les classes ont été représentées. La cérémonie fut filmée et retransmise en différé sur une chaîne de télé d’Internet. Ce qui donna encore plus de relief à cette journée.

Adresse du film : https://youtu.be/x1awAWjhzjc