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Textes à méditer : Rentrée-projet

Temps de lecture : 28 minutes
Textes à méditer : Rentrée-projet

Compte en banque ; La dernière leçon ; Et pourtant, il vole ; L'écho de nos paroles ; Prière de rentrée (1) ; Prière de rentrée (2) ; Prière de rentrée (3) ; Prière de l'éducateur ; Bénis cette année scolaire ; Prière d'offrande pour la rentré des enfants ; Vous avez dit « projet » ? ; A propose d'engagement ; Prière pour la rentrée (4)

Compte en banque

Imaginez que chaque matin, une banque vous ouvre un compte de 86 400 euros. Simplement, il y aurait deux règles imposées : 
La première est que tout ce que vous n’avez pas dépensé dans les 24 heures vous est enlevé. Vous ne pouvez pas tricher, ne pouvez pas virer cet argent sur un autre compte, ne pouvez que le dépenser.
La seconde est tout aussi importante à connaître : la banque peut interrompre « le jeu » sans préavis ; à n’importe quel moment, elle peut vous dire que c’est fini, qu’elle ferme le compte et qu’il n’y en aura pas d’autre.
Que feriez-vous ?
A mon avis, vous dépenseriez chaque centime à vous faire plaisir et à offrir quantité de cadeaux aux gens que vous aimez. Vous feriez en sorte d’utiliser ce pactole quotidien pour apporter du bonheur dans votre vie et dans celle de ceux qui vous entourent...
Cette banque magique, nous l’avons tous, c’est le temps !
Chaque matin au réveil, notre compte est alimenté automatiquement de 86 400 secondes de vie pour les 24 heures à venir. Une fois passée, il n’y a pas de report, ce qui n’a pas été vécu dans ce laps de temps est perdu ; hier vient de passer. Et chaque matin, nous profitons de la même générosité...  Nous jouons avec cette règle incontournable : la banque peut fermer notre compte à n’importe quel moment, sans préavis ; à tout moment, la vie peut s’arrêter.
Alors ? Que décidons-nous de faire de nos 86 400 secondes quotidiennes ?

Site pastorale scolaire du diocèse de Tournai


La dernière leçon

Narou, le vieux chef du village, sentait ses forces le quitter. Il était venu le temps du dernier coucher de soleil, le temps béni où il rejoindrait enfin les anciens partis dans la grande prairie depuis tant de lunes… Il lui restait à délivrer ses dernières recommandations aux jeunes de la tribu et à désigner, parmi eux, son successeur.
Une formalité que ce choix tant il était évident, aux yeux de tous, qu’il ne pouvait se porter que sur Bonga, le plus fort, le plus rusé, le plus adroit. C’est lui qui conduisait la chasse, depuis si longtemps déjà.
Le vieux chef fit donc passer le message de rassemblement et lorsque le soleil allait se faire manger par la Terre, là-bas à l’horizon, tous se retrouvèrent en conseil autour de lui. Son ultime enseignement pouvait débuter.
Il confirma d’abord Bonga dans sa future responsabilité. La tradition était bien établie : l’ancien offrait un jeune tronc d’arbre à celui qui, à l’issue de l’épreuve, pour autant qu’elle soit réussie, devait prendre la relève, à la tête de la tribu. Le défi consistait pour lui à prouver sa force devant tout le monde en brisant le tronc entre ses bras.
Le tronc était épais comme une cuisse, Narou avait-il préjugé de la force de son élu ?
Non, le bois éclata littéralement sous les cris de joie de tout le village qui reconnaissait ainsi son nouveau guide.                     
Ensuite, Narou envoya tous les jeunes gens chercher une fine branche, longue de deux coudées environ ; la mission fut vite accomplie, le village étant construit au beau milieu d’une clairière. A leur retour, ils les remirent au vieux sage qui les rassembla et les lia en un fagot dont l’épaisseur égalait pratiquement le tronc brisé tout à l’heure.
Narou demanda encore à Bonga de réitérer son exploit. Le tout nouveau chef eut beau y mettre toute sa puissance, rien n’y fit, le fagot resta intact.
Et, Narou d’en tirer les leçons qu’il présenta comme les plus importantes qu’il puisse donner :
« Nul ne pourra vaincre notre peuple si tous ses membres se tiennent toujours comme les branches de ce fagot, solidaires dans toutes les circonstances de la vie. Ne l’oubliez jamais !  Vous avez maintenant à votre tête le meilleur chef qui puisse être mais il a besoin de vous tous unis autour de lui pour vous conduire. Ne l’oubliez pas davantage ! »

Narou se mit alors en route vers la grande prairie, sa dernière mission accomplie, la paix dans l’âme.

Conte indien


Et pourtant, il vole

Le poids moyen d’un bourdon est de 4,8gr, la surface de ses ailes tourne autour de 1,45 cm² ailes placées dans un plan incliné de 6° par rapport au corps.
Les lois de l’aérodynamisme sont formelles : étant donné ces caractéristiques scientifiques irréfutables, c’est clair, c’est net : le bourdon ne peut pas voler.
Et pourtant… il vole !
Mais heureusement pour lui, le bourdon ne le sait pas.
Quand on vous dira que votre projet ne peut pas aboutir et qu’il est bien préférable ne pas essayer, faites comme si vous n’en saviez rien !

Site pastorale scolaire du diocèse de Tournai


L’écho ne nos paroles

Un jeune berger emprunta un jour un nouveau sentier avec son troupeau. Il lui sembla alors entendre le bruit de sonnailles d'un autre troupeau. Cela le remplit de joie, car il avait bien envie de se faire un ami. Il appela :
- Qui est là ?
Et il entendit aussitôt d'autres voix répondre :
- Qui est là ? Qui est là ? Qui est là ?
Il y avait donc d'autres bergers comme lui dans la vallée.
Il s'écria alors :
- Où êtes-vous, je ne peux pas vous voir ! Et les voix répondirent :
- Pas vous voir, pas vous voir, pas vous voir !
Cela le mit en colère. Les autres bergers se cachaient et se moquaient de lui. Il leur cria :
- Montrez-vous, imbéciles ! Et les voix répondirent :
- Imbécile, imbécile, imbécile !
Cela lui fit un peu peur. Il n'était pas de taille à lutter contre tous ces bergers. Il rassembla bien vite son troupeau et rentra à la maison. Son grand-père, le voyant revenir tout en sueur, le questionna :
- Qu'y a-t-il, mon petit ? On dirait que tu as vu le diable dans la vallée ! Le jeune garçon lui raconta sa mésaventure. Il lui parla de tous ces bergers qui se cachaient, prêts à l'attaquer. Le grand-père comprit que l'enfant; s'était fait peur tout seul, en entendant l'écho de sa propre voix... et il le rassura.
- Ces bergers-là ne te veulent pas de mal. Ils attendent seulement de toi une phrase amicale. Demain, lorsque tu retourneras dans les pâturages, commence par leur dire bonjour.
Le lendemain, lorsqu'il atteignit le fond de la vallée, le jeune berger cria joyeusement :
- Bonjour !
Et l'écho répondit :
- Bonjour, bonjour, bonjour ! Il ajouta :
- Je suis votre ami ! Et l'écho reprit :
- Ami, ami, ami !
Alors la peur quitta le cœur de l'enfant. Il comprit que chaque fois qu'il disait des paroles gentilles, les voix lui répondaient de même. Et, lorsqu'il devint adulte, il garda toujours en mémoire cette leçon.

D'après un conte hindouiste


Prière de rentrée (1)

Les voici, Seigneur, 
assemblés à l'orée
de cette année nouvelle
comme graines
jeunes et belles
au bord d'un champ nouveau...

Les voici, Seigneur, inquiets, curieux, 
comme brûlés d'un feu intérieur
qu'ils ne connaissent pas ;
ils vont d'un même pas,
les dociles et les rebelles,
avides de connaissances belles,
avides de vivre,
ivres, oui, ivres
de la vie qui déborde...

Permets, Seigneur, que, pour eux,
je ne sois pas « l'instituteur » soucieux
seulement de les couler dans le moule,
quel qu'il soit,
mais que je croie
qu'il m'appartient de les aider
à se tenir debout
comme des hommes libres.

Permets, Seigneur, que, pour eux,
je ne sois pas le « maître » désireux
d'agir en maître avant tout,
de dominer, de régenter,
tout un peuple d'enfants :
il n'est point d'autre Maître que toi,
le serviteur des filles et des fils du Roi.

Permets, Seigneur, que, pour eux,
je ne sois pas le « professeur » bavard
qui ne les entend pas ou trop tard.

Donne-moi d'être un homme d'écoute
et, parfois de doute...
Donne-moi d'être, pour chacun d'eux,
le compagnon sur la route,
celui qui mange le même pain
et qui sait tendre la main.

Donne-moi d'être le conducteur,
Seigneur,
celui qui marche avec et qui guide
humblement le troupeau avide ;
donne-moi, Seigneur,
d'être le porte-lumière qui lève haut
le flambeau
et qui ne perde jamais des yeux
aucun de ces petits, les enfants de Dieu.

Roger Bichelberger (Prier, septembre 1995)


Prière de rentrée (2)

Seigneur, nous voici au seuil d’une nouvelle année scolaire.
Ces enfants que je retrouve m’arrivent pleins de questions, soucieux de trouver réponse aux interrogations qui les assaillent.
Ils ont soif d’écoute, d’attention, d’échange.
A l’image de ton Fils qui se fait proche de chacun, aide-moi à avoir sur chacun d’eux un regard toujours accueillant, patient et délicat.
Fais que ma parole ne les rejette pas et qu’en bien des circonstances j’apprenne à me taire, à faire silence.
Seigneur, ces enfants que je vais devoir apprivoiser comme le renard du petit prince sont des êtres assoiffés de relations de confiance, avec les autres, et avec Toi aussi au creux de leur cœur ; ils sont aussi assoiffés de reconnaissance au sein d’un monde repu de choses, affairé d’avoir.
A l’image de ton Fils, fais que ma présence soit discrète, disponible, que je fasse preuve de l’autorité nécessaire pour faire grandir, pour qu’ils prennent de la hauteur, que je les fasse aller plus haut.
Seigneur, les enfants que je rencontre sont des passants en perpétuelle recherche, des êtres curieux, habités par les rêves les plus merveilleux.
Toi, qui m’accompagnes sur mon chemin vers Toi, fais de moi pour ces êtres en devenir un passeur à ton image, c’est-à-dire, un ami qui marche avec, qui accompagne sur la route.
Toi seul tu sais ce qui habite le cœur de chacun d’eux. Alors viens les rejoindre et les faire grandir en les enracinant et en leur ouvrant les ailes.

Yvon Garel


Prière de rentrée (3)

Seigneur, c'est Toi ma force, ma patience,
ma lumière et mon conseil. C'est Toi qui ouvres le cœur
de ceux que Tu confies à mes soins.
Ne m'abandonne pas à moi-même un seul moment.

Donne-moi, pour ma propre conduite
et pour celle des enfants et des jeunes
que je rencontre aujourd'hui,
l'esprit de sagesse et d'intelligence,
l'esprit de conseil et de force,
l'esprit de discernement
et de foi, mue par un zèle ardent
pour la croissance de ces jeunes.

Toi le Maître intérieur, plus présent à nous-mêmes que nous-mêmes,
le Vivant pour les siècles des siècles.
Amen.

Anonyme


Prière de l'éducateur

Ils vont leur chemin, Seigneur, ces garçons ces filles,
comme tes disciples vers Emmaüs.
Tu m'as mis sur leur route. Donne-moi de les rejoindre
comme tu m'as rejoint dans mon histoire,
respectant les méandres, les déviances de ma vie.
Apprends-moi non seulement à les voir,
mais à les regarder. Ces visages chiffonnés, lisses,
ou ceux dont le sourire dit le cœur.

Ces yeux vides, fuyants, ou ce regard pétillant d'étoiles.
Que le soir, je rentre à la maison, lourd d'emporter
avec moi tous ces visages, tous ces regards.

Apprends-moi, Seigneur, à rejoindre ton désir sur eux
en embrassant toute l'étendue de leurs propres désirs.
A ne pas me figer sur ce qu'ils sont, mais à me fixer
sur ce qu'ils ne sont pas encore.
Comme toi avec tes deux disciples, donne-moi
de les aider à apprendre que l'essentiel
est de goûter les choses intérieurement.

Apprends-moi envers eux, Seigneur,
l'infinie patience que tu nous portes.
A être l'agriculteur qui respecte leur terreau
et les délais de leurs moissons.

Quand il m'arrive de les voir comme des puits
comblés et desséchés, aide-moi alors, Seigneur,
à soulever pierre à pierre pour dévoiler
ce qui était caché à leurs propres yeux.
A être le sourcier de l'eau vive qui dort en eux.
Que je puisse leur dire, comme toi si souvent :
« Lève-toi et marche ».
Que je puisse les inviter à incliner leur cœur
vers cet Autre qui les habite déjà.

Jacques Maréchal


Bénis cette année scolaire

Toi qui écoutes chacun de mes balbutiements,
même les plus imperceptibles.
Toi qui écoutes la requête de tous les hommes
entends ma prière,
gage de ma foi et de mon amour pour toi :
bénis cette année scolaire !

Qu'elle soit riche en découvertes et en efforts.
Qu'elle soit une pierre de plus
dans l'édification de notre Maison :
non pas sable qui s'effrite et disparaît,
mais roc, solide et inébranlable.
Donne-nous la capacité d'y approfondir
chacune de nos tâches,
d'essayer d'ouvrir les yeux et de comprendre le monde qui nous entoure.
La volonté de déchirer le voile des apparences
comme de résister à la bêtise
qui brime la liberté et tue le respect d'autrui.

Donne-nous la force d'y opposer notre réflexion
et nos décisions, assumées en responsabilité.
Aide-nous dans nos jours de peine et d'échec,
où nous serons tentés de nous livrer à la facilité.
Que cette année soit un pas de plus dans la vie,
où nous irons à la rencontre des autres
de nous-mêmes et de Toi.

Une lycéenne


Prière d'offrande pour la rentrée des enfants

Seigneur, voici mon cartable
Plein de fardes nouvelles
Et de cahiers de devoirs :
Je Te l’offre avec tous mes espoirs…
Seigneur, voici mon cartable
Rempli de mes « 10 heures »,
De jeux pour les récrés,
Rempli de mes trésors
Rempli de mes secrets
Que Toi seul connais...
Seigneur, voici mon cartable ;
J’y ai glissé des choses invisibles :
Mes joies, mes chagrins, mes peurs
Et tous les désirs de mon cœur...
Seigneur voici mon cartable
Gonflé de projets et de vie,
Je te l’offre, je te prie :
Bénis-moi, aide-moi à grandir,
A marcher vers l’avenir,
Le cœur confiant, le cœur chantant,
Car je le crois, Tu es présent.

B. Thésin


Vous  avez  dit  « projet » ?

Par un bel après-midi de l'an de grâce 1200, ou 1201, on ne sait plus au juste, l'évêque de Reims se promenait sur le chantier de sa cathédrale.
S'adressant à un des très nombreux ouvriers, il lui demande :
« Que fais-tu à mon ami ? »
« Vous le voyez, répond celui-ci, on m'a dit de poser des pierres sur des pierres, alors, je le fais. »
Un second ouvrier survient, l'évêque lui pose la même question :
« Et toi que fais-tu ici ? »
Et l'homme de déclarer avec un sourire de satisfaction :
« Regardez, je construis un mur. »
Un troisième ouvrier, occupé à la même tâche, passe lui aussi à proximité du prélat qui l'interroge de façon semblable.
Se redressant fièrement, l'homme lui répond :
« Moi, je bâtis... », et son regard et ses bras embrassent tout le chantier, « Nous, nous bâtissons une cathédrale ! »

Et toi, quel est ton projet au juste ?

Anonyme


A propos d’engagement

C’est l’histoire de quatre personnes qui s’appelaient Tout le monde, Quelqu’un, Chacun, Personne.
Il y avait un important travail à faire et Tout le monde fut sollicité pour le faire.
Tout le monde était certain que Quelqu’un le ferait.
Chacun aurait pu le faire, mais Personne ne le fit.
Quelqu’un se mit en colère parce que  c’était le travail de Tout le monde.
Tout le monde pensait que Chacun pouvait le faire, mais
Personne ne se rendit compte que Tout le monde ne le ferait pas.
Finalement, Tout le monde reprochait à Quelqu’un que Personne n’avait fait ce que Chacun aurait pu faire.

Anonyme


Merci, Seigneur

Pour les semaines d’été,
Pour les découvertes et les rencontres,
Pour la beauté contemplée,
Pour le silence et l’amitié,
Pour l’amour renouvelé et le repos !
Merci pour ce trésor :
je le garde dans mon corps et dans mon cœur.

Maintenant,
c’est la rentrée dans le temps ordinaire.

Mais je ne retournerai pas
à mes pratiques du passé,
je ne rentrerai pas
dans mes habitudes.
Je vais entrer en lutte,
Je vais entrer en amour,
je vais entrer en douceur,
je vais entrer en miséricorde et en sourire,
je vais entrer en clarté,
je vais entrer en courage,
je vais entrer en Evangile encore une fois !

C’est ma rentrée :
Viens avec moi, Seigneur !

Charles Singer (Prier, sept 2009, p. 16)


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