Je m’appelle pas Ben Laden !
Temps de lecture : 5 minutes
Un album de littérature jeunesse pour réfléchir sur le sens de la vie, les liens intergénérationnels…Thématique : les différences culturelles, religieuses et les possibles amalgames, la peur de l’autre et le repli identitaire, les évènements historiques, leur traitement par les médias et leur impact sociétal.
Cette fiche fait partie du dossier de la littérature jeunesse pour réfléchir.
Cet album s’adresse aux élèves dès le cycle 2. Un album pour réfléchir sur la peur des différences et les évènements extrêmes auxquelles elles peuvent conduire
Auteur : Bernard Chambaz; illustrateur : Barroux
Editions : Rue du Monde ; Collection : Histoire d’Histoire ; Publication : 2011
La collection « Histoire d’histoire » apporte un éclairage historique avec des vignettes en bas de page, type reportage. Elles donnent des éléments de compréhension sur le contexte des évènements qui servent de trame à cette histoire.
Thématique
Plusieurs thématiques :
- les différences culturelles, religieuses et les possibles amalgames,
- la peur de l’autre et le repli identitaire,
- les évènements historiques, leur traitement par les médias et leur impact sociétal.
Résumé de l’ouvrage par l’éditeur
New York, le 11 septembre 2001. John et Nassir, deux enfants américains, vivent en direct l'effondrement des Tours jumelles. Le monde entier est bouleversé. Mais ce jour-là, pour John, de religion baptiste, et Nassir, de religion musulmane, c'est aussi leur amitié qui explose... L'amalgame entre islam et islamisme ne tarde pas, dans la famille de John qui fuit désormais les "Arabes", mais dans les rues du pays aussi. Le jeune Nassir ne comprend pas. Il proteste : "Je m'appelle pas Ben Laden" !
Source : Ricochets-jeunes
Présentation de l’auteur
Bernard Chambraz est écrivain et professeur d’histoire en lycée. Il pratique plusieurs styles littéraires : romans, essais, poésies, récits de voyages, albums jeunesse.
Présentation de l’illustrateur et caractéristiques de l’illustration
Barroux s’installe à New York en 2000 avant de revenir en France en 2003. La parution de cet album marque son lien avec les Etats-Unis. Ses illustrations sont généralement peintes à l'acrylique, travaillées au stylo bille et rehaussées à la mine de plomb.
Dans cet album :
- il utilise le collage de journaux : ils montrent la grande couverture médiatique qui s’est opérée au cours de ces évènements. Le papier journal présent sur quasiment toutes les pages montre cette omniprésence des médias dans l’actualité.
- il joue sur de grandes surfaces noires dans certaines illustrations de l’album : représentation des fumées lors de la destruction des tours, puis illustrations d’une atmosphère de peur qui « plane » sur les personnages.
Pistes de réflexion et d’échanges possibles
Cet album incite à réfléchir sur :
- ce que les amalgames et la méconnaissance d’un sujet peuvent entrainer : ici, islam et islamisme.
- la question de l’éducation aux médias. La nécessité d’apprendre aux élèves à distinguer les informations selon leur source, selon le point de vue pris par le journaliste. La nécessité de développer son propre sens critique et son jugement, d’apprendre à argumenter et à fonder une réflexion, un avis.
- le repli identitaire et la peur de l’inconnu ou du mal-connu, ils sont au cœur de cet album. Il montre comment un évènement vécu indirectement bouleverse des vies. La relation entre ces deux enfants qui avant, considéraient leur différence d’origine, de culture comme un plus (faire découvrir son pays d’origine à l’autre…) se transforme en une peur de l’autre (une famille refuse que les enfants se croisent à nouveau car l’un est musulman).