Textes à méditer : Bonheur (Il est où le Bonheur !)
Temps de lecture : 39 minutes
Le bonheur ; La petite vis ; Le diamant et la goutte de rosée ; La fenêtre aveugle ; Le secret du bonheur ; L'épicerie du bonheur ; A la recherche de la paix ; La vie d'un nuage ; Le chocolat chaud
Le Bonheur
Un richissime homme d’affaires se promenait avec sa limousine dernier cri.
Il s’arrêta auprès d’un pêcheur paisiblement occupé à côté de son embarcation.
Il engagea la conversation.
- Vous ne travaillez pas aujourd’hui ?
- Non, j’ai une provision suffisante.
- Mais vous pourriez avoir davantage !
- Qu’est-ce que j’en ferais ?
- Vous prendriez de l’avance pour vos livraisons.
Vous pourriez gagner plus et placer votre argent à la banque.
Vous pourriez renouveler votre vieux matériel.
Vous pourriez vous payer une belle voiture.
Vous pourriez vous offrir une croisière, avoir accès à de très agréables loisirs.
Vous pourriez être riche…
- Qu’est-ce que je ferais alors ?
- Vous pourriez profiter de la vie !
- Qu’est-ce que vous pensez que je fais maintenant ?
F. Albert Ducreux
D’après un conte de Ch. Delhez
Extrait de Présence Mariste. N° 292. Juillet 2017
Il est là où je vis. Fleuris là où tu es planté : « La petite vis »
Dans la coque d’un gigantesque navire se trouvait une petite vis, minuscule et insignifiante. Avec d’autres petites vis, minuscules et insignifiantes, elles tenaient assemblées deux plaques d’acier. Durant une traversée, en plein océan, la petite vis décida qu’elle en avait assez de cette vie obscure et mal récompensée. Pendant des années, jamais personne ne lui avait dit « merci » pour tout ce qu’elle faisait. Elle s’exclama : « Je m’en vais, c’est décidé ! »
Dès que la petite vis se mit à bouger dans son trou, les autres se mirent en mouvement, un peu plus à chaque secousse.
Les clous qui tenaient serré le bordé du navire protestèrent : « S’il en est ainsi, nous sommes forcés de quitter, nous aussi, notre place… »
« Pour l’amour du ciel, arrête ! » crièrent les plaques d’acier à la petite vis. « Si plus personne ne nous tient ensemble, c’est la fin ! »
L’intention de la petite vis – qui avait pris la décision de quitter son poste – se propagea rapidement à travers la gigantesque coque du navire. La structure tout entière, qui jusque-là avait défié les vagues avec tant d’assurance, se mit à grincer péniblement et à trembler.
Toutes les plaques, les nervures, les axes, les vis et jusqu’aux petits clous du navire décidèrent alors d’envoyer un message à la vis, lui demandant de renoncer à son projet : « Tout le navire se disloquera, coulera et personne d’entre nous ne reverra la patrie. »
La petite vis se sentit flattée par ces paroles et découvrit soudain qu’elle était beaucoup plus importante qu’elle n’avait pensé. Alors, elle fit savoir à tous qu’elle resterait à sa place.
Anonyme
Il est dans le simple geste d’amour : « Le diamant et la goutte de rosée »
Un beau diamant, qui avait autrefois brillé au doigt d'une princesse, gisait dans un pré, à côté de pissenlits et de pâquerettes. Juste au-dessus de lui, brillait une goutte de rosée qui s'accrochait timidement à un brin d'herbe. Tout en haut, le brillant soleil du matin dardait ses rayons sur tous les deux, et les faisait étinceler.
La modeste goutte de rosée regardait le diamant, mais sans oser s'adresser à une personne d'aussi noble origine. Un gros scarabée, en promenade à travers les champs aperçut le diamant et reconnut en lui quelque haut personnage.
« Seigneur, dit-il en faisant une grande révérence, permettez à votre humble serviteur de vous offrir ses hommages.
- Merci, répondit le diamant avec hauteur. »
En relevant la tête, le scarabée aperçut la goutte de rosée.
« Une de vos parentes, je présume, monseigneur ? demanda-t-il avec affabilité en dirigeant une de ses antennes vers la goutte de rosée. »
Le diamant partit d'un éclat de rire méprisant.
« Quelle absurdité ! déclara-t-il. Mais qu'attendre d'un grossier scarabée ? Passez votre chemin, monsieur. Me mettre, moi, sur le même rang, dans la même famille qu'un être vulgaire, sans valeur ! » Et le diamant s'esclaffait.
« Mais, monseigneur, il me semblait. Sa beauté n'est-elle pas égale à la vôtre ? balbutia timidement le scarabée déconfit.
- Beauté, vraiment ? Imitation, vous voulez dire. En vérité, l'imitation est la plus sincère des flatteries, il y a quelque satisfaction à se le rappeler. Mais cette beauté factice même est ridicule si elle n'est pas accompagnée de la durée. Bateau sans rames, voiture sans chevaux, puits sans eau, voilà ce que c'est que la beauté sans la fortune. Aucune valeur réelle là où il n'y a ni rang ni richesse. Combinez beauté, rang et richesse, et le monde sera à vos pieds. A présent, vous savez pourquoi on m’adore. »
Et le diamant lança de tels feux que le scarabée dut en détourner les yeux, pendant que la pauvre goutte de rosée se sentait à peine la force de vivre, tant elle était humiliée.
Juste alors une alouette descendit comme une flèche, et vint donner du bec contre le diamant.
« Ah ! fit-elle désappointée, ce que je prenais pour une goutte d'eau n'est qu'un misérable diamant. Mon gosier est desséché, je vais mourir de soif.
- En vérité ! Le monde ne s'en consolera jamais, ricana le diamant. »
Mais la goutte de rosée venait de prendre une soudaine et noble résolution.
« Puis-je vous être utile, moi ? » demanda-t-elle.
L'alouette releva la tête.
« Oh ! ma précieuse amie, vous me sauverez la vie.
- Venez, alors. » Et la goutte de rosée glissa du brin d'herbe dans le gosier altéré de l'alouette. « Oh ! oh ! murmura le scarabée en reprenant sa promenade. Voilà une leçon que je n'oublierai pas. Le simple mérite vaut plus que le rang et la richesse sans modestie et sans dévouement ; il ne peut y avoir aucune réelle beauté sans cela. »
Conte allemand
Il est dans mon regard sur le monde : « La fenêtre aveugle »
Il était une fois un jeune prince qui vivait avec insouciance dans le palais de son père.
Un jour, il demanda au vieux sage chargé de son instruction :
« L'argent est-il quelque chose de bon ou de mauvais ? »
L'homme emmena le prince dans le salon du palais et le fit asseoir face à la vaste baie vitrée donnant sur la grand-place.
« Que vois-tu ? interrogea l'ancien.
- Je vois les enfants qui jouent sur la place, les jeunes filles qui dansent près du lavoir, les artisans qui travaillent dans leurs échoppes. »
Le sage disparut un instant et revint avec un seau et un pinceau.
« Qu'est-ce ? dit le prince.
- Un vernis à base d’argent. »
Le vieil homme sortit du palais et recouvrit toute la baie vitrée d'une épaisse couche de peinture.
Lorsqu'il rentra, le prince s'exclama :
« Mais il fait sombre, je ne vois plus rien. »
Le sage alluma une lampe et demanda :
« À présent, que vois-tu par la baie vitrée ?
- Je ne vois plus rien, sauf moi, comme dans un miroir, répondit le prince, je n'arrive plus à voir les autres.
- Tu as la réponse à ta question », dit le vieux sage. Et il s'en alla.
Le prince ordonna à ses serviteurs de nettoyer la baie vitrée.
Mais le vernis résistait. À force de frotter, la vitre réapparut, mais entièrement dépolie.
Irrité de ne pouvoir retrouver une vision claire, le jeune prince, dans un accès de colère, lança violemment la lourde coupe d'argent qu'il tenait à la main contre la vitre. Celle-ci vola en éclats.
Le prince put alors revoir toute la beauté du monde extérieur.
Mais en plus, il pouvait maintenant entendre les cris des enfants qui jouaient, les chants des jeunes filles qui dansaient et les bruits des échoppes des artisans.
Il pouvait sentir le parfum des épices et la caresse du vent.
Il traversa le cadre vide de la fenêtre et se fondit dans la vie de la grand-place.
Charles Brulhart
Il est dans la beauté de ce qui m’entoure : « Le secret du bonheur »
Un négociant envoya son fils apprendre le secret du bonheur auprès du plus sage de tous les hommes. Le jeune garçon marcha quarante jours dans le désert avant d'arriver finalement devant un beau château, au sommet d'une montagne. C'était là que vivait le sage dont il était en quête.
Pourtant, au lieu de rencontrer un saint homme, notre héros entra dans une salle où se déployait une activité intense : des marchands entraient et sortaient, des gens bavardaient dans un coin, un petit orchestre jouait de suaves mélodies, et il y avait une table chargée des mets les plus délicieux de cette région du monde. Le sage parlait avec les uns et les autres, et le jeune homme dut patienter deux heures durant avant que ne vînt enfin son tour.
Le sage écouta attentivement le jeune homme lui expliquer le motif de sa visite, mais lui dit qu'il n'avait alors pas le temps de lui révéler le Secret du Bonheur. Et il lui suggéra de faire un tour de promenade dans le palais et de revenir le voir à deux heures de là.
« Cependant, je veux vous demander une faveur, ajouta le sage, en remettant au jeune homme une petite cuiller, dans laquelle il versa deux gouttes d'huile. Tout au long de votre promenade, tenez cette cuillère à la main, en faisant en sorte de ne pas renverser l’huile. »
Le jeune homme commença à monter et descendre les escaliers du palais, en gardant toujours les yeux fixés sur la cuillère. Au bout de deux heures, il revint en présence du sage.
« Alors, demanda celui-ci, avez-vous vu les tapisseries de Perse qui se trouvent dans ma salle à manger ? Avez-vous vu le parc que le maître des jardiniers a mis dix ans à créer ? Avez-vous remarqué les beaux parchemins de ma bibliothèque ? »
Le jeune homme, confus, dut avouer qu'il n'avait rien vu du tout. Son seul souci avait été de ne point renverser les gouttes d'huile que le sage lui avait confiées.
« Eh bien, retournez faire connaissance des merveilles de mon univers, lui dit le sage. On ne peut se fier à un homme si l'on ne connaît pas la maison qu'il habite. »
Plus rassuré maintenant, le jeune homme prit la cuillère et retourna se promener dans le palais, en prêtant attention, cette fois, à toutes les œuvres d'art qui étaient accrochées aux murs et aux plafonds. Il vit les jardins, les montagnes alentour, la délicatesse des fleurs, le raffinement avec lequel chacune des œuvres d'art était disposée à la place qui convenait.
De retour auprès du sage, il relata de façon détaillée tout ce qu'il avait vu.
« Mais où sont les deux gouttes d'huile que je vous avais confiées ? » demanda le sage.
Le jeune homme, regardant alors la cuillère, constata qu'il les avait renversées.
« Eh bien, dit alors le sage des sages, c'est là le seul conseil que j'aie à vous donner : le Secret du Bonheur est de regarder toutes les merveilles du monde, mais sans jamais oublier les deux gouttes d'huile dans la cuillère. »
Conte traditionnel adapté par Paulo Coelho
Il est dans le chemin pour grandir : « L’épicerie du bonheur »
Un jour, un lundi matin, une nouvelle épicerie tenue par un ange est apparue dans la rue piétonne.
Un adolescent curieux frappe à la porte et dit :
« Ben, qu’est-ce que tu vends ? »
L’ange dit : « Moi, je ne vends rien, je donne.
- Ah, alors qu’est-ce que tu donnes ?
- Je te donne tout ce que tu me demandes. Tu me demandes quelque chose, je te le donne !
- Ah bon ?
- Réfléchis un petit peu, tu ne vas avoir cette occasion qu'une fois dans ta vie ; ne viens pas me déranger pour un booster ou une platine CD, réfléchis un peu à ce qui peut être le plus important pour toi. Va chez toi, réfléchis cette nuit et reviens demain matin. »
Alors l’adolescent rentre chez lui, réfléchit :
« C’est vrai, le booster me ferait bien plaisir, mais ce n’est peut-être pas ce qui va construire mon bonheur ! »
L’adolescent réfléchit longtemps. Et il revient le lendemain matin et dit à l’ange :
« Ça y est, j’ai trouvé ! Tu me donnes un grand seau de paix, un grand broc de justice et une grande platée d’amour. Parce que la paix, la justice et l’amour, s’il y avait ça dans ma famille, dans l’école, dans mon quartier, ce serait merveilleux ! »
Alors l’ange le regarde :
« Attends, attends, on s’est mal compris, on s’est mal compris !
- Tu m’as dit hier que tout ce que je veux, je te le demande, tu me le donnes !
- Ben oui, mais attends, tu n’as pas vu ? Ici, on ne vend que des graines. Alors, je te donne une graine d’amour, une graine de paix et une graine de justice. Et bien sûr, c’est à toi de les planter et de les faire grandir. Moi l’ange, je ne donne que des graines. »
Jean-Marie Petitclerc
Il est dans la joie de vivre ensemble : « A la recherche de la paix »
Il était une fois une petite ville dont les habitants arboraient toute l’année un visage triste et morose.
Malheureux de voir une telle ambiance régner dans sa ville, le maire fit une proclamation publique :
« Y aurait-il parmi vous un volontaire pour aller chercher la paix ? Je crois que la paix serait la solution à tous nos problèmes ! »
Un vieux jardinier accepta de partir. Il n’avait pas de plan de route ; pas de destination précise.
Il avait juste dans son bagage ce projet un peu fou… de ramener la paix de son mystérieux voyage.
De longues semaines passèrent, et personne n’avait de ses nouvelles.
Le vieux ne revenait pas et les mauvaises herbes envahissaient son jardin.
Ce spectacle désolait sa vieille voisine. Les fruits et les légumes du printemps allaient être complètement perdus si personne ne prenait soin de cette terre tant aimée et soignée d’ordinaire par le jardinier.
Elle finit par s’armer d’une bêche et se mit au travail pour entretenir le jardin abandonné.
D’autres voisines la regardaient par leurs fenêtres. Elles dirent à leurs grands gaillards de fils :
« Vous n’avez pas honte de rester plantés là devant la télévision pendant que cette vieille dame est penchée sur sa bêche ?
- Personne ne l’y a forcée », marmonnèrent-ils. Mais ils étaient bons, au fond d’eux… et ils finirent par la rejoindre.
L’été arriva… le jardinier n’était toujours pas de retour.
Mais son jardin fleurissait et il y avait fort à faire… les arbres croulaient sous le poids des fruits.
D’autres bonnes volontés se proposèrent, et tous ces camarades de travail, se lièrent d’amitié et le jardin devint un petit bijou et une vraie source de bonne humeur et de joie.
On apportait chaque jour d’énormes bouquets de fleurs aux malades des hôpitaux ; on organisa même une grande fête pour déguster ensemble les délicieux fruits et légumes !
C’est au cours de cette fête que le vieux jardinier revint. Il fut accueilli par des ovations.
Un grand silence se fit quand il posa son sac sur le sol.
Tout le monde guettait cette paix promise sûrement cachée dans ce sac.
Et le jardinier prit la parole :
« Je n’ai pas ramené la paix, dit-il. Il parait qu’elle m’a précédé ici. Elle était au fond de vous… elle était dans vos partages. Elle était dans tous vos gestes d’entraide. Elle était dans votre amitié que vous avez fait grandir. Nous n’avions qu’à lui ouvrir la porte de notre cœur. La voici bien présente maintenant et il est bon de voir vos sourires en rayonner… Elle a pris racine dans mon jardin… je vous le donne : on l’appellera : « le jardin de Canaan ».
Anonyme
Il est dans le dévouement pour les autres : « La vie d’un nuage »
On sait que la vie des nuages est aussi courte que mouvementée.
Or, un jour, un très jeune nuage entreprit sa première cavalcade.
Quand ils survolèrent l'immense désert du Sahara, les autres nuages, plus expérimentés, l'encourageaient : « Plus vite, plus vite ! Si tu traînes, tu es perdu ! »
Mais, comme tous les jeunes, le petit nuage était curieux et il se laissa glisser à l'arrière des autres nuages qui, eux, ressemblaient à un troupeau de bisons en pleine galopade.
« Que fais-tu, remue-toi ! », lui cria le vent.
Mais le petit nuage avait aperçu les dunes de sable doré : un spectacle fascinant.
Et il se laissait planer d'un vol de plus en plus léger.
Les dunes ressemblaient à des nuages d'or caressés par le vent.
L'une d'elles lui sourit. « Bonjour ! Je m'appelle Age.
- Et moi, Une, répondit la dune.
- Comment vis-tu là-dessous ?
- Eh bien… avec le soleil et le vent. Il fait un peu chaud, mais on s'y fait ! Et toi, comment vis-tu là-haut ?
- Avec le soleil et le vent…, et de grandes courses dans le ciel. Ma vie à moi est très courte.
Et quand reviendra le vent, je disparaîtrai peut-être.
- Cela t'ennuie ? , demanda le nuage.
- Un peu. J'ai l'impression d'être inutile.
- Moi également. Je me transformerai bientôt en pluie et je tomberai. C'est mon destin. »
La dune hésita un instant et dit :
« Sais-tu que la pluie, nous l'appelons Paradis ?
- Non ! Je ne savais pas que j'étais si important ! dit le nuage dans un beau sourire.
- J'ai entendu raconter par quelques vieilles dunes combien la pluie était belle. Nous nous habillons alors de parures qu'on appelle herbe et fleurs.
- Oui, c'est vrai, je les ai vues, confirma le nuage.
- Je ne les verrai sans doute jamais, conclut tristement la dune.
Le nuage réfléchit un moment et ajouta :
- Je pourrai te couvrir de pluie…
- Mais tu en mourrais…
- Oui, mais toi, tu fleurirais, dit le nuage.
Et il se laissa tomber, se transformant en pluie aux couleurs de l'arc-en-ciel.
Le lendemain, la petite dune était couverte de fleurs.
Bruno Ferrero
Il est dans la simplicité, la générosité : « Le chocolat chaud »
Le vieil instituteur avait pris sa retraite depuis quelques années déjà. Un groupe d’anciens élèves, ayant tous une brillante carrière, a décidé de lui rendre visite. Pendant la visite, la conversation des jeunes s'allongeait en lamentations sur le stress immense qui avait envahi leur vie et leur travail.
Le retraité ne fit aucun commentaire sur ce sujet et leur demanda s'ils désiraient prendre une tasse de chocolat chaud.
Tous se montrèrent intéressés et notre instituteur se dirigea vers la cuisine d'où il revient plusieurs minutes plus tard avec une grande bouilloire et une grande quantité de tasses, toutes différentes - en porcelaine fine et en terre cuite rustique, en simple verre ou en cristal, les unes d'aspect ordinaire et les autres très chères.
Il proposa seulement aux jeunes de se servir à volonté. Quand tous avaient une tasse de chocolat chaud dans la main, il leur dit :
« Regardez comme vous avez tous cherché à choisir les tasses les plus jolies et chères en laissant les plus ordinaires et bon marché... Bien qu'il soit normal que chacun désire le meilleur pour lui-même, ceci est l'origine de vos problèmes et de votre stress. La tasse dans laquelle vous buvez n'apporte rien de plus à la qualité du chocolat chaud. Dans la plupart des cas, c'est seulement une tasse plus raffinée et certaines ne permettent même pas de voir ce que vous buvez. Ce que vous vouliez réellement c'était du chocolat chaud, pas la tasse ; mais vous vous êtes dirigés inconsciemment vers les meilleures tasses… »
Tandis que tous, plus ou moins embarrassés, confirmaient l'observation de leur ancien maître, celui-ci continua :
« Considérez maintenant la chose suivante : la vie est le chocolat chaud ; l'argent et la position sociale sont les tasses. Celles-ci sont seulement des moyens de contenir et de servir la vie. La tasse que chacun possède ne définit et n'altère pas la qualité de votre vie. Parfois, en se concentrant seulement sur la tasse, on finit par ne pas apprécier le chocolat chaud.
Les personnes les plus heureuses ne possèdent pas toujours le meilleur de tout, elles savent seulement profiter au maximum de tout ce qu'elles ont.
Vivez en toute simplicité. Aimez généreusement. Aidez-vous les uns les autres avec ardeur.
Parlez avec gentillesse... et appréciez votre chocolat chaud. »
Anonyme
Le conte chaud et doux des chaudoudous
Lorsque la peur ne m'étreint plus
Car je n'ai plus de forteresse à défendre,
Lorsque l'envie, la haine ne naissent plus
Car j'ai cessé d'être mon propre but,
Lorsque je comprends
Car j'ai perçu avant de penser et pensé avant de conclure,
Lorsque j'aime
Car j'ai décidé d'être en harmonie avec le monde,,
À ce moment là, plus rien ne me manque,
Mes pensées s'ordonnent,
La sérénité s'installe,
Une douce brûlure du fond du cœur
Fait naître la joie, déborder la vie,
À ce moment là, je suis heureux,
Irrémédiablement.
Anonyme
Histoire d'amour
Ferme les yeux,
Regarde ton cœur,
Tu apercevras une petite flamme.
Jamais elle ne cessera de te réchauffer.
Avec d'autres, elle fera un feu de joie,
Qui rayonnera si bien, que partout,
D'autres foyers s'allumeront,
Jusqu'au jour où,
Nulle part dans le monde,
Plus personnes, jamais,
Ne connaîtra le froid.
Bouche-toi les oreilles,
Écoute ton cœur,
Tu entendras une petite musique.
Seule, elle n'a pratiquement aucun pouvoir,
Mais avec d'autres, elle fera une symphonie
Qui retentira si bien, que partout
Elle sera reprise en chœur.
Alors, enfin, elle régnera,
L'harmonie.
Anonyme
La parabole du vieux Cherockee
Un vieil homme Cherokee apprend la vie à son petit-fils.
« Un combat a lieu à l'intérieur de moi », dit-il au garçon.
« Un combat terrible entre deux loups.
L'un est mauvais : il est colère, envie, chagrin, regret, avidité, arrogance, apitoiement sur soi-même, culpabilité, ressentiment, infériorité, mensonges, vanité, supériorité et égo.
L'autre est bon : il est joie, paix, amour, espoir, sérénité, humilité, bonté, bienveillance, empathie, générosité, vérité, compassion et foi.
Le même combat a lieu en toi-même et à l'intérieur de tout le monde. »
Le petit-fils réfléchit pendant une minute puis demanda à son grand père, « Quel sera le loup qui vaincra ? »
Le vieux Cherokee répondit simplement : « Celui que tu nourris ».
Origine amérindienne. Traduit de l'anglais
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