Textes à méditer : Naissance - Lorsque l'enfant paraît...
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Vos enfants ne sont pas vos enfants ; l'enfant préféré ; Maman ; Il était une fois deux femmes (texte sur l'adoption ; A nos portes ; Un enfant , Naître ; Un monde d'enfants ; Toi, l'enfant qui vient de naître ; Avant d'être une maman...
Vos enfants ne sont pas vos enfants
Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit :
Parlez-nous des enfants.
Et il dit :
Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour,
Mais non point vos pensées, car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps, mais non pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain,
Que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.
Vous pouvez être les arcs par qui vos enfants
Comme des flèches vivantes sont projetés.
L'archer voit le but sur le chemin de l'infini,
Et il vous tend Sa puissance pour que ses flèches
Puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'archer soit pour la joie :
Car de même qu'il aime la flèche qui vole,
Il aime l'arc qui est stable.
Khalil Gibran
L’enfant préféré
Un jour, un calife fit venir un homme très simple, dont on lui avait dit qu’il était un sage. Pour éprouver cette sagesse, le calife lui posa cette question : « On me dit que tu as de nombreux enfants ; veux-tu m’indiquer de tes enfants lequel est le préféré ? »
Et l’homme de répondre :
« Celui de mes enfants que je préfère,
c’est le plus petit, jusqu’à ce qu’il grandisse,
celui qui est loin, jusqu’à ce qu’il revienne,
celui qui est malade, jusqu’à ce qu’il guérisse,
celui qui est prisonnier, jusqu’à ce qu’il soit libéré,
celui qui est éprouvé, jusqu’à ce qu’il soit consolé. »
Conte arabe
Maman
Dès avant ma naissance, tu as été là, 9 mois, juste pour moi.
Depuis mon arrivée dans ce monde,
Il y a eu tous ces gestes anonymes, ces paroles et ces pensées affectueuses,
Il y a eu ces veilles innombrables, et ces réveils nocturnes de mon enfance,
Il y a eu les bobos guéris avec un gros bisou,
Il y a eu ces massages et pansements, qui ont soulagé mes misères,
Il y a eu les soins tendres contre la fièvre et le rhume,
Il y a eu les devoirs et les leçons apprises sur la table de la cuisine,
Il y a eu tes petits plats du dimanche, et les repas de chaque jour,
Il y a eu la lessive, le repassage, la couture et tant de tâches souvent ingrates,
Il y a eu les trajets et les voyages, les allers et les retours sans compter,
Il y a eu les cadeaux et les messages, les cartes et les lettres,
Il y a eu tes coups de fil angoissés, et tes appels gratuits et sereins,
Il y a eu tant d’attentions invisibles, ces humbles signes imperceptibles,
Il y a eu ta foi qui fut contagieuse, et celle qui aujourd’hui demeure,
Il y a eu tes prières pour moi que j’ignore, et celles que tu portes aujourd’hui pour moi,
Il y a eu ta tendresse et ton amour qui s’expriment, parfois sans mots, sous d’autres signes,
Et il y a tout ce qui viendra : aujourd’hui, demain, chaque jour,
Merci Maman !
Anonyme
Il était une fois deux femmes (texte sur l’adoption)
Il était une fois deux femmes
Qui ne s'étaient jamais rencontrées,
Une dont tu ne te souviens plus
L'autre que tu appelles Maman.
Deux vies différentes
Dans l'accomplissement d’une seule, la tienne,
L’une fut ta bonne étoile
L'autre est ton soleil
La première te donna la vie
La seconde t'apprit comment la vivre
La première créa en toi le besoin d’amour
La seconde fut là pour le combler.
L'une te donna tes racines,
L'autre t’offrit son nom,
La première te transmit ses dons
La seconde te proposa un but.
L'une fit naître en toi l’émotion,
L'autre calma tes angoisses
L'une reçut ton premier sourire
L'autre sécha tes larmes.
L'une t’offrit en adoption
C'est tout ce qu’elle pouvait faire pour toi
L'autre pria pour avoir un enfant
Et sa vie la mena vers toi.
Et maintenant quand en pleurant
Tu me poses l’éternelle question :
Héritage naturel ou éducation,
De qui suis-je le fruit ?
Ni de l'un ni de l'autre, mon enfant,
Tout simplement de deux formes différentes de l’amour.
Anonyme
A nos portes
Avec un enfant que l'on attend,
c'est tout un monde à naître,
tout un monde en attente.
Quand vient l'enfant espéré,
il prend sa place,
parfois beaucoup de place...
Il vient bousculer nos habitudes,
le quotidien est transformé,
il y a du soleil en plus,
il y a de la chaleur en plus,
il y a tout simplement de l’amour.
Quand vient l'enfant qu'on attendait,
rien n'est plus comme avant,
rien ne peut être comme par le passé,
car il vient par sa présence
ouvrir nos horizons au futur,
celui de nos désirs les plus chers,
celui de nos attentes les plus secrètes.
Un enfant qui vient,
c'est l'avenir qui frappe à ta porte,
c'est l'avenir qui rentre chez toi.
Robert Ribert
Un enfant
Un enfant
Ça vous décroche un rêve
Ça le porte à ses lèvres
Et ça part en chantant
Un enfant
Avec un peu de chance
Ça entend le silence
Et ça pleure des diamants
Et ça rit à n’en savoir que faire
Et ça pleure en nous voyant pleurer
Ça s’endort de l’or sous les paupières
Et ça dort pour mieux nous faire rêver.
Un enfant
Ça écoute le merle
Qui dépose ses perles
Sur la portée du vent
Un enfant
C’est le dernier poète
D’un monde qui s’entête
Á vouloir devenir grand
Et ça demande si les nuages ont des ailes
Et ça s’inquiète d’une neige tombée
Et ça croit que nous sommes fidèles
Et ça se doute qu’il n’y a plus de fées.
Jacques Brel
Naître
L’enfant qui naiÌ‚t ne devient pas notre partenaire
il est notre futur, en train de nous eÌÂÂÂÂchapper.
Il est déjà ce que nous ne sommes pas encore.
L’enfant qui naiÌ‚t nous annonce que l’avenir ne nous appartient pas.
L’enfant ne peut naiÌ‚tre qu’au prix de notre propre mort.
L’enfant qui naiÌ‚t est un concurrent :
non seulement il va nous prendre notre temps,
nos soins, notre attention, notre tendresse,
mais il va aussi nous voler notre place.
Mieux préparé que nous aÌ€ affronter la nouveauté des temps, l’enfant nous exclut.
L’enfant qui naiÌ‚t, c’est toujours l’homme en question.
L’enfant qui naiÌ‚t n’a ni accessoires, ni attributs, pas de roÌ‚le, pas de titre, pas de deÌÂÂÂÂcoration.
Il est nu, il n’a rien. Il est reÌÂÂÂÂduit aÌ€ n’eÌ‚tre qu’un vivant.
C’est de lui que nous apprenons aÌ€ parler du futur.
C’est lui qui nous engendre aÌ€ l’avenir,
c’est lui qui nous change, c’est lui qui nous transforme.
C’est en lui donnant la vie que l’enfant qui naiÌ‚t fait de nous, des parents.
C’est en allant aÌ€ l’eÌÂÂÂÂcole que l’eÌÂÂÂÂleÌ€ve fait de son maiÌ‚tre un enseignant.
Cet enfant qui naiÌ‚t, deÌÂÂÂÂpendant, livreÌÂÂÂÂ, désarmé, nous tient en sa dépendance.
Sans lui, nous ne saurions jamais très bien qui nous sommes.
Jean Debruyne
Un monde d’enfants
Tu es une merveille. Chaque seconde que nous vivons est une parcelle nouvelle et unique de l’univers, un moment qui ne sera jamais plus...
Et qu’enseignons-nous à nos enfants ? Nous leur apprenons que deux et deux font quatre, et que Paris est la capitale de la France.
Mais quand leur apprendrons-nous aussi ce qu’ils sont eux ?
Nous devrions leur dire : tu sais ce que tu es ? Tu es une merveille. Tu es unique.
Tout au long des siècles qui nous ont précédés, il n’y a jamais eu un enfant comme toi.
Tes jambes, tes bras, tes petits doigts, la façon dont tu bouges.
Tu seras peut-être un nouveau Shakespeare, un nouveau Michel-Ange, un nouveau Beethoven. Tu peux tout faire. Oui tu es une merveille.
Et quand tu grandiras, pourras-tu faire du mal à un autre qui est, tout comme toi, une merveille ? Tu dois œuvrer - nous devons tous œuvrer - pour que ce monde soit digne de ses enfants.
Pablo Casals
Toi, l'enfant qui vient de naître
Toi, l’enfant qui vient de naître, par ton cri de nouveau-né,
Tu te sépares de ta mère.
Le cordon ombilical coupé, tu es un, à part entière.
Allez viens, petit, ne crains rien !
Tes angoisses sont fondées… C’est vrai !
Nous, les humains, t’offrons aujourd’hui
Un monde pollué et déséquilibré, un monde d’injustice et d’intolérance.
Allez, viens, petit, ne crains rien !
Dans ce monde pourri, petit, je te donnerai des racines
Et tu pourras puiser amour et énergie pour grandir.
Dans ce monde d’égoïsme, petit, je te respecterai,
Car tu portes en toi un peu de moi.
Enfin je te donnerai des ailes, car vois-tu petit,
Tu ne nous appartiens pas. Tu es à toi et tu es à lui.
Je ne suis là que pour te remettre à Lui.
Aie confiance, petit, ne crains rien, car aujourd’hui, grâce à Lui,
Tu es la vie.
Anonyme
Avant d'être une maman…
Avant d’être une maman,
Je n'avais jamais trébuché sur des jouets
Je n'avais jamais chanté de berceuses
Je ne m'étais jamais demandé
Si mes plantes pouvaient être toxiques
Je n'avais jamais pensé à la vaccination
J'avais le plein contrôle de mon temps
Et je dormais mes nuits...
Je n'avais jamais tenu un enfant sur mes genoux
Pour que le médecin lui fasse un vaccin
Et je n'étais jamais resté éveillée tard la nuit
Juste pour regarder dormir un bébé...
Je n'avais jamais gardé un bébé endormi dans mes bras
Juste parce que je voulais le regarder plus longtemps
Je n'avais jamais senti mon cœur se briser
Parce que je ne pouvais pas guérir un bobo
Je ne savais pas qu'il était même possible
D'aimer autant...
Je n'avais jamais connu le sentiment
D'avoir mon cœur à l'extérieur de mon corps
Je ne connaissais pas ce lien
Qui unit une mère à son enfant
Je ne savais pas
Que quelque chose de si petit
Pouvait me faire sentir si importante et heureuse...
Je ne m'étais jamais levée la nuit
Juste pour m'assurer que tout allait bien
Je ne connaissais pas la joie, l'amour et la douleur
L'émerveillement et la satisfaction
D'être une maman...
Anonyme
© Crédit photo : M. Arzur