Textes à méditer : Amitié
Temps de lecture : 26 minutes
Les couleurs de l'amitié ; le Vent et la Lune ; Souris, Taupe et l'étoile filante ; L'amitié ; Il était une fois, une fleur... ; Il y avait de l'étrange... ; Si on parlait d'amitié
Les couleurs de l'amitié
Un jour, toutes les couleurs du monde se mirent à se disputer entre elles, chacune prétendant être la meilleure, la plus importante, la plus belle, la plus utile, la favorite.
Le vert affirma : « Je suis le plus essentiel, c’est indéniable. Je représente la vie et l'espoir. J'ai été choisi pour l'herbe, les arbres et les feuilles. Sans moi, les animaux mourraient. Regardez la campagne et vous verrez que je suis majoritaire. »
Le bleu prit la parole : « Tu ne penses qu’à la terre mais tu oublies le ciel et l’océan. C’est l’eau qui est la base de la vie alors que le ciel nous donne l’espace, la paix et la sérénité. Sans moi, vous ne seriez rien. »
Le jaune rit dans sa barbe : « Vous êtes bien trop sérieux. Moi j’apporte le rire, la gaieté et la chaleur dans le monde. À preuve, le soleil est jaune, tout comme la lune et les étoiles. Chaque fois que vous regardez un tournesol, il vous donne le goût du bonheur. Sans moi, il n’y aurait aucun plaisir sur cette terre. »
L’orange éleva sa voix dans le tumulte : « Je suis la couleur de la santé et de la force. On me voit peut-être moins souvent que vous mais je suis utile aux besoins de la vie humaine. Je transporte les plus importantes vitamines. Pensez aux carottes, aux citrouilles, aux oranges, aux mangues et aux papayes. Je ne suis pas là tout le temps mais quand je colore le ciel au lever ou au coucher du soleil, ma beauté est telle que personne ne remarque plus aucun de vous. »
Le rouge, qui s’était retenu jusque-là, prit la parole haut et fort : « C’est moi le chef de toutes les couleurs car je suis le sang, le sang de la vie. Je suis la couleur du danger et de la bravoure. Je suis toujours prêt à me battre pour une cause. Sans moi, la terre serait aussi vide que la lune. Je suis la couleur de la passion et de l’amour, de la rose rouge, du poinsettia et du coquelicot. »
Le pourpre se leva et parla dignement : « Je suis la couleur de la royauté et du pouvoir. Les rois, les chefs et les évêques m’ont toujours choisie parce que je suis le signe de l’autorité et de la sagesse. Les gens ne m’interrogent pas, ils écoutent et obéissent. »
Finalement, l’indigo prit la parole, beaucoup plus calmement que les autres mais avec autant de détermination : « Pensez à moi, je suis la couleur du silence. Vous ne m’avez peut-être pas remarquée mais sans moi vous seriez insignifiantes. Je représente la pensée et la réflexion, l’ombre du crépuscule et les profondeurs de l’eau. Vous avez besoin de moi pour l’équilibre, le contraste et la paix intérieure. »
Et ainsi les couleurs continuèrent à se vanter, chacune convaincue de sa propre supériorité. Leur dispute devint de plus en plus sérieuse. Mais soudain, un éclair apparut dans le ciel et le tonnerre gronda. La pluie commença à tomber fortement. Inquiètes, les couleurs se rapprochèrent les unes des autres pour se rassurer.
Au milieu de la clameur, la pluie prit la parole : « Idiotes ! Vous n’arrêtez pas de vous chamailler, chacune essaie de dominer les autres. Ne savez-vous pas que vous existez toutes pour une raison spéciale, unique et différente ? Joignez vos mains et venez à moi. »
Les couleurs obéirent et unirent leurs mains.
La pluie poursuivit : « Dorénavant, quand il pleuvra, chacune de vous traversera le ciel pour former un grand arc de couleurs et démontrer que vous pouvez toutes vivre ensemble en harmonie. L’arc-en-ciel est un signe d’espoir pour demain. Et, chaque fois que la pluie lavera le monde, un arc-en-ciel apparaitra dans le ciel, pour nous rappeler de nous apprécier les uns les autres. »
Anonyme
Le Vent et la Lune
Il était une fois deux très bons amis qui vivaient à l’ombre d’un immense rocher. Aussi étrange que cela puisse paraître, un était un lion et l’autre un tigre. Ils s’étaient rencontrés quand ils étaient encore très jeunes et ne connaissaient pas la différence entre les lions et les tigres. C’est pourquoi ils ne pensaient pas que leur amitié était quelque chose d’inhabituelle. L’endroit où ils vivaient était paisible, sûrement sous l’influence d’un gentil moine de forêt qui vivait tout près. C’était un ermite, une personne qui vit loin des autres gens.
Un jour, pour une raison stupide, les deux amis se disputèrent. Le tigre expliquait : « Tout le monde sait que le froid est causé par la lune qui passe de la pleine lune à la nouvelle lune ! »
Le lion répondait : « Mais où as-tu entendu une stupidité pareille ? Tout le monde sait que le froid est causé par la lune qui passe de la nouvelle lune à la pleine lune ! »
La dispute devenait de plus en plus agitée. Personne n’arrivait à convaincre l’autre. Ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord. Ils commençaient même à s’appeler par tous les noms possibles ! Ils décidèrent alors d’aller voir le sage moine car il pouvait sûrement leurs donner une solution à leur dispute.
Rendant alors visite au paisible ermite, le lion et le tigre le saluèrent respectueusement et lui posèrent leur fameuse question. Le gentil moine réfléchit un moment et donna sa réponse : « Il peut faire froid à n’importe quelle phase de la lune, que ce soit de la pleine lune à la nouvelle lune ou inversement. C’est en fait le vent qui amène le froid quand il souffle du nord, de l’est ou de l’ouest. C’est pourquoi vous avez tous les deux raison ! Et aucun des deux n’a gagné ni n’a perdu. La chose la plus importante est de vivre sans dispute, de rester unis. L’unité est la meilleure des choses.
Moralité : Le temps change mais l’amitié reste.
Anonyme
Souris, Taupe et l'étoile filante
Taupe et Souris sont les meilleures amies du monde. Elles s'amusent bien ensemble. Elles partagent tout, même leurs secrets. Elles ont une confiance totale l'une dans l'autre. Quand
l'une est triste ou se sent mal, l'autre est là pour la réconforter.
- J'ai de la chance d'avoir une amie comme toi ! dit Taupe.
- Non, dit Souris, c'est moi qui ai de la chance d'avoir une amie comme toi !
Par une belle soirée d'été, Taupe et Souris se sont allongées au sommet de la colline pour observer le ciel étoilé.
- Comme les étoiles sont belles ! dit Taupe toute heureuse.
- Oui, dit Souris, elles sont magiques ! Sais-tu que parfois elles tombent du ciel ? Et si tu trouves une étoile filante, tous tes vœux se réalisent.
Elles restent silencieuses pendant un moment, rêvant aux étoiles magiques et à tout ce qu'elles pourraient souhaiter ...
A ce moment-là, une étoile filante traverse le ciel ! L'instant d'après, elle a disparu.
- Tu l'as vue ? s'écrie Taupe.
- Oui ! C’est une étoile filante et je vais la retrouver.
Souris saute sur ses pattes et dévale la colline.
- Attends-moi ! lui crie Taupe. C'est MON étoile ! Je l'ai vue la première !
- Non, c'est moi qui l'ai vue d'abord ! C'est MON étoile !
Arrivées au pied de la colline, elles se mettent à chercher l’étoile. Chacune espère bien la trouver en premier. Mais où est-elle ?
L'étoile est peut-être restée accrochée dans un arbre, pense Souris, j'irai voir demain.
Taupe regarde l'arbre et pense exactement la même chose.
Mais aucune ne dit à l'autre ce qu'elle pense et elles rentrent chacune chez elle, sans même se dire bonsoir !
Le lendemain matin, avant le lever du soleil, Taupe sort de la maison et se dirige vers l'arbre.
Quelques minutes plus tard, Souris fait de même. Et elles passent toutes les deux la matinée dans le bois à chercher l'étoile filante. Mais où est-elle ?
Dans l'après-midi, Taupe découvre une empreinte dans l'herbe.
C'est ici que l'étoile est tombée, se dit-elle, mais Souris l'a déjà prise !
Un peu plus tard, Souris découvre la même empreinte dans l'herbe et elle se dit : C'est ici que l'étoile est tombée, mais Taupe l'a déjà prise !
Et à la tombée de la nuit, elles rentrent chez elles, chacune de leur côté, et fâchées l'une contre l'autre.
Elles ne se parlent plus, sauf pour se disputer !
- Tu as volé mon étoile !
- Non, c'est toi qui as volé mon étoile !
Et elles n'ont plus du tout confiance l'une dans l'autre.
Un matin, Taupe s'introduit dans la maison de Souris pour voir où est cachée l’étoile.
Une autre fois, Souris espionne Taupe dans sa maison pour voir où elle cache l’étoile.
Mais où est-elle ?
Les jours passent... l'été touche à sa fin... Taupe et Souris se sentent très seules et très malheureuses. Elles regrettent leur amitié, leurs jeux, leurs petits secrets, leur confiance l'une dans l'autre ..
Souris se dit : Taupe peut bien garder l'étoile si elle veut, moi, ce que je veux c'est retrouver mon amie.
Et Taupe se dit de son côté : Si je n'avais jamais vu cette étoile, Souris serait toujours mon amie.
Jusqu'au jour où... Souris grimpe sur la colline quand elle voit une feuille voler et virevolter dans les airs.
C'est l'étoile filante ! se dit-elle. Taupe a dû la perdre, je vais la lui ramener.
Non loin de là, Taupe aperçoit Souris qui poursuit quelque chose qui ressemble à l'étoile.
C'est l'étoile de Souris, se dit-elle, je vais l'aider à l'attraper !
Et elles courent toutes les deux jusqu'au sommet de la colline.
Mais la feuille vole toujours, haut dans le ciel, virevoltant et scintillant sous le ciel d'automne, elle balaye le ciel comme si elle voulait leur dire adieu, puis elle disparaît complètement.
L'étoile est retournée dans le ciel ! disent-elles toutes les deux.
C'est mieux ainsi, nous n'avons pas besoin d'étoile, nous sommes là, l'une pour l'autre !
Elles se font un gros bisou, puis elles s'allongent au sommet de la colline.
Et, avec leurs bras et leurs jambes écartées, on dirait deux étoiles en fourrure !
Selon une histoire de A.H.Benjamin et John Bendall-Brunello
L’amitié
La véritable amitié est pure.
Elle ne recherche aucune faveur en retour.
Elle élève celui qui la donne.
La véritable amitié est généreuse.
Elle est plus forte que tous les préjugés.
Elle anoblit celui qui la donne.
La véritable amitié est fidèle.
Elle n’est pas altérée par le temps.
Elle honore celui qui la donne.
La véritable amitié est tenace.
Elle est faite de loyauté et de franchise.
Elle grandit celui qui la donne.
La véritable amitié est magnanime.
Elle ne pose aucune condition.
Elle embellit celui qui la donne.
La véritable amitié est absolue.
Elle n’est jamais donnée par miettes.
Elle fait honneur à celui qui la donne.
La véritable amitié est spontanée.
Elle ne fait l’objet d’aucun marchandage.
Elle récompense celui qui la donne.
La véritable amitié est sincère.
Elle ne pose pas de conditions.
Elle enrichit celui qui la donne.
Henri de Lacordaire, (1802-1861)
Il était une fois, une fleur…
Il était une fois, une fleur...
…une fleur qui venait de naître au milieu de terres arides.
Personne ne savait, comment elle avait réussi à croître
aussi belle, tel un symbole de vie au milieu de tant de tristesse.
Une jeune fille passa... Elle admira la fleur et l'emporta.
Quelques jours plus tard, la jolie fleur était morte.
Un homme passa aussi, vit une fleur superbe, remercia la nature de tant de beauté,
Mais s'abstient de couper la fleur pour ne pas la tuer...
Quelques heures plus tard, malheureusement, l'orage éclata et la fleur mourût...
Un enfant passa ensuite et vit une autre belle fleur, belle, mais isolée sur une terre fatiguée.
Le gamin décida alors de venir voir la fleur tous les jours.
Un jour, il l'arrosa. Un autre jour, il lui porta de la terre bien fertile et quelques cailloux de couleurs
pour faire joli autour d'elle... Tous les jours, il vint et lui apporta tous les soins possibles.
Un mois plus tard, là où n'existait qu'une fleur isolée, était né un merveilleux jardin.
Ainsi se cultive l’amitié…
Anonyme
Il y avait de l’étrange…
Il y avait de l’étrange dans mon ciel, et je ne le savais pas.
Mon ciel était au-dessus de mes toits et mes étoiles,
Je croyais les connaître toutes,
Mais toi, l’étranger, tu m’as dit d’autres toits, d’autres cieux,
Et tu as fait se lever des astres que je ne connaissais pas.
Il y avait de l’étrange dans ma terre, et je ne le savais pas.
Mes jardins étaient couverts de pommiers et de mirabelliers,
Mais toi, l’étranger, tu as planté dans ma terre
Des fleurs de palmiers et des plants d’olivier,
Et tu as fait jaillir une sève que je ne connaissais pas.
Il y avait de l’étrange dans ma langue, et je ne le savais pas.
Ma langue chantait en patois et dialectes,
Mais toi, l’étranger, tu es venu avec d’autres notes et paroles,
Et tu as fredonné des airs que je ne connaissais pas.
Il y avait de l’étrange dans ma peau, et je ne le savais pas.
Ma peau à moi rêvait de noir d’ébène et de jaune sable,
Mais toi, l’étranger, tu m’as révélé des couleurs inouïes,
Et tu as dessiné des arcs-en-ciel que je ne connaissais pas.
Rober Riber, Prêtre et Poète (1935-2013)
Si on parlait d’amitié..
Et un adolescent dit : « parlez-nous de l’amitié ».
Et le prophète répondit, disant :
« Votre ami est la réponse à vos besoins.
Il est votre champ que vous ensemencez avec amour et moissonnez avec reconnaissance.
Il est votre table et votre foyer.
Car vous venez à lui avec votre faim et vous le recherchez pour la paix.
Lorsque votre ami révèle sa pensée,
Ne craignez pas le non de votre propre esprit, ni ne refusez le oui.
Et lorsqu’il est silencieux, votre cœur ne cesse d’écouter son cœur :
Car en amitié, toutes pensées, tous désirs, toutes attentes naissent sans paroles et se partagent
Et que le meilleur de vous-même soit pour votre ami.
S’il doit connaître le reflux de votre marée, qu’il en connaisse aussi le flux.
Car à quoi bon votre ami, si vous le cherchez afin de tuer le temps ?
Cherchez-le toujours pour les heures vivantes.
Car il lui appartient de combler votre besoin mais non votre vide.
Et dans la douceur de votre amitié, qu’il y ait le rire et le partage des plaisirs.
Car dans la rosée des petites choses, le cœur trouve son matin et sa fraîcheur ».
Khalil Gibran